Sabo est un street-artist américain, conservateur qui a pris l’habitude de détourner des affiches de pub ou de films pour faire passer ses messages. Il a par exemple utilisé Negan, un personnage de « The walking Dead », lors de la campagne pour la présidentielle contre Hillary Clinton. « Negan veut 50 % de votre merde. Hillary exige tout » disaient les posters de Sabo.
Mercredi 28 février, c’était au tour du film « Three Billboards, Outside Ebbing Missouri » de servir à l’artiste de référence pour dénoncer le harcèlement et le silence complice de certains, voire de beaucoup, dans l’industrie du cinéma.
Dans le film, l’actrice Frances McDormand est une mère désemparée dont la fille a été victime de viol et de meurtre. Elle finit par installer, à l’entrée de la ville, 3 grands panneaux pour interpeller le chef de la police et dénoncer le laxisme de la police trop « occupée à torturer les noirs plutôt que de poursuivre les meurtriers ».
Trois panneaux successifs à l’entrée de la ville où il est écrit noir sur rose : « Violée en mourant, et toujours pas d’arrestation, comment ça se fait chef Willoughby ? » c’est le point de départ et du film et ce sera aussi le point de départ de Sabo qui exploitera l’idée.
Trois panneaux sur une rue hollywoodienne détournés, tous les trois roses, avec écrit dessus en gros caractère :
« Et l’Oscar du plus grand pédophile va à… (And the Oscar for biggest pedophile goes to)… »
« Nous savions tous, mais toujours pas d’arrestation. (We all knew and still no arrests).”
« Citez des noms sur scène ou fermez-la ! (Name Names on stage or Shut the Hell up!)”
Une façon de critiquer ceux qui par leur silence ont permis au harcèlement de sévir a dit l’artiste au Hollywood Reporter.
À la veille des Oscars, qui ne feront pas exception à la règle et porteront, comme d’autres festivals, l’étiquette « scandale sexuel » – affaire Weinstein oblige – Sabo bouscule ceux qui sont impliqués de près ou de loin et les appelle à pointer du doigt les coupables en les nommant.